Jean Maureille

J’invite ici
le plasticien Christian Verdun
pour une installation inspirée des saccages des statues archéologiques uniques perpétrés par les djihadistes en février 2015 à Mossoul.
Les deux artistes,
sensibles à la destruction
de ce patrimoine des irakiens
qui est un drame pour le patrimoine universel,
livrent ici
leur interprétation personnelle commune
en harmonie avec leurs travaux respectifs.
La couleur des lianes colorées
qui parcourent les 3 œuvres et sillonnent
la galerie apporte la lueur d’espoir nécessaire à la préservation
des traces de toutes les cultures
face à la barbarie qui nous menace.
JM


« Cette installation dénonce
sous une forme ironique
un état de déshumanisation progressive
de l’espace, tant pour la défiguration industrielle que pour
la désappropriation populaire
dont il fait l’objet,
sous le règne de la vitesse
et de l’économie mondialisée.
Mais ce cinquième volet du
« Cabinet des catastrophes »
ne témoigne pas d’un avis
aussi désespéré qu’on pourrait le penser.
Pour mieux en faire sentir l’ambivalence,
j’ai proposé à Jean Maureille
son concours malicieux
avec l’introduction
d’un objet de lui récent
dont la charge libertaire m’enchante particulièrement.
Le dialogue que ce dernier instaure
avec la peinture disposée sur le fond
concentre ainsi la dynamique principale
de cette installation. »
Luc Rigal

Voici donc mon « bureau-établi »
transféré tel quel de mon atelier, entouré d’oeuvres réalisées et d’objets en devenir, ainsi que de gris-gris suspendus… L’esprit surréaliste hante dans cette installation 50 ans de mes créations dans mon royaume « d’absurdie ».

Installation avec la complicité de
Laurent Guillaut,
conservateur en chef du musée
de Cahors Henri Martin :
«  L’exposition présentée actuellement
au musée se nommant
« La Maison de verre –
André Breton initiateur découvreur »,
le Pas de côté étant elle-même
une maison de verre,
j’ai proposé à Jean Maureille
d’y transposer son établi,
pendant du bureau d’André Breton,
afin que le passant puisse observer l’énigmatique mais au fond
la très sérieuse alchimie
qui transforme une simple trouvaille
en un déclencheur de rêves
et parfois de rires.
Si chacune de ses créations a bien une existence propre, c’est dans leurs présences conjointes et dans leur association au cœur même
de l’atelier, qu’elles tiennent
le rôle que le hasard
et l’artiste leur ont assigné »

Pour cette installation, Luc Rigal
invite le peintre et sculpteur
Mathias Milhaud
à partager avec lui cet espace
offert au passant de la rue :
les volumes qu’il présente ici,
extraits d’une importante série
sous de multiples formats,
sont obtenus à partir de pièces
de vêtements et de bas féminins rembourrés, cousus et peints.
Ils conjuguent leurs rythmes
avec les peintures de paysages
organiques (« peintures agricoles »),
que Luc présente avec deux grands tableaux traduisant des impressions
issues de nos causses et qui
surgissent de profondeurs cachées.
« C’est l’incidence de
l’environnement et du paysage
sur le corps qui m’a suggéré cette association » nous dit Luc.

Une mystérieuse installation interroge le passant :
une structure verte,
entourée d’un cercle d’argile
et accompagnée d’un outil aratoire…
Les éléments de pelouses qui ont animé l’installation Cahors Juin Jardins 2013
que j’ai proposée avec Luc Rigal
dans ce même lieu (voir « Patates et gazounettes » de juin 2013),
ont été attirés dans une verticalité soudaine:
ainsi plaqués ils deviennent
un jardin suspendu,
sorte de Mister Green,
imparfait peut-être,
mais avec l’aura d’un autel
qui serait érigé en l’honneur
du dieu des jardins.

C’est au sol,
sur les dalles carrées du carrelage,
que je pense provoquer la curiosité autour d’objets,
chacun en relation avec les autres
selon des affinités d’origine,
de matière, de structure
…et de création.
Une invitation à découvrir par le regard des liens entre des objets trouvés, fruits du hasard,
objets assemblés – mes « collures ».
Avec toujours cette volonté de dépassement de toutes les catégories esthétiques et artistiques,
l’esprit curieux empruntant des chemins de traverse,
personnels et nécessaires.

Cette installation propose
un moment de réflexion
en faisant écho
de manière symbolique aux phénomènes de déferlements, tant écologiques que technologiques,
qui menacent notre planète
et notre cadre de vie.

Des objets de peu, des sculptures-objets, face à face, s’observent, dialoguent peut-être… Une glace judicieusement placée reflète l’image du passant vite aperçu : l’autre…Chacun devient l’autre de l’autre dans une invitation au respect quelle que soit la différence apparente ou supposée.
Et devant la vitrine, le piéton devient à son tour un regardeur convié à observer, s’interroger devant chacune de ces présences qui se racontent leur histoire en jouant parfois la comédie de la vie, avec humour et parfois gravité.
Avec respect, donc.

Voilà une installation
qui ne manque pas d’étonner avec son déploiement de billets
de banque (des dollars) occupant les murs jusqu’au plafond
et sa « figuration libre » déjantée. 
Une interprétation critique aigue de la crise économique qui se passe
de commentaires.

S’inspirant d’une expression connue du jeu de dames, Jean Maureille propose une installation poétique à l’image des rêves des surréalistes :
un objet-sculpture avec sa déroutante photographie sont accompagnés d’une créature descendue du ciel…il n’est pas interdit de penser que ce singe, au masque mystérieux très « dogon »,
soit l’artiste ou le passant-spectateur, ou les deux à la fois:
il invite chacun d’entre nous à se mettre en mouvement pour créer avec une certaine jubilation.
A chacun de jouer.