Galerie Vitrine"Le pas de côté"
Aventure artistique 2012-2017. L'art de l'atelier à la rue, sans intermédiaire et sans contrainte.
30 installations dans le secteur sauvegardé de Cahors.
La préoccupation à l’origine du projet
1) Trouver un moyen de présentation de notre activité artistique indépendamment du marché de l’art et des institutions culturelles. contester la domination du marché de l’art et de la culture officielle sur la création a toujours été une volonté de l’art moderne (Dada, l’Arte povera, Support-surface ont tous cherché des espaces nouveaux de présentation sans prestige, plus proches du public et de ses préoccupations, et qui permettent d’aborder d’autres questionnements et de développer une autre sensibilité à la vie courante et à la relation humaine). La vente n’est pas l’objectif premier, aucun prix n’est affiché.
2) Entrer en prise directe avec les émotions et les aspirations d’un public populaire, en partageant avec lui sa perception au quotidien : de l’actualité, du vécu social, de l’imprévu, etc., avec toute la diversité des moyens expressifs dont nous disposons. La réalisation de cet objectif est envisageable parce que nos esthétiques se prêtent à une lecture universelle, qu’elles comportent chacune un aspect poétique/politique spontané et qu’elles se relancent l’une l’autre dans un échange à la fois dynamique et complémentaire. Le lieu de cette expérience commune compte aussi pour beaucoup puisque c’est lui qui instaure une relation particulière, suivie dans le temps et de connivence progressive, avec les passants d’une petite rue très fréquentée.
Le principe
Le lieu a les dimensions courantes d’une petite boutique ou galerie d’exposition. Il reste constamment fermé (sauf exception), les œuvres étant visibles par la vitrine dans la totalité de l’espace. Nous alternons chacun à notre tour notre intervention sur la base informelle d’un mois sur l’autre, certains mois pouvant donner lieu à une exposition commune ou même, exceptionnellement, à la participation d’un artiste tiers sur invitation (comme cela se pratique dans les concerts de jazz/musiques improvisées, par exemple). Aucun sujet, matériau, médium ou autre n’est interdit. Chaque période d’occupation de cet espace donne lieu à une installation d’œuvres déjà effectuées ou à une création originale. Des indications : titres, commentaires ou rajouts de textes enrichissant le sens de la présentation sont indiqués sur la vitrine, ainsi qu’un numéro de téléphone permettant de prendre contact avec le ou les artistes présentés.
Les occupants
Jean Maureille et Luc Rigal. Nous nous connaissons bien pour avoir souvent exposé ensemble. Jean Maureille. Travail principalement à partir de l’objet trouvé, du dessin rapide et de l’image de presse recomposée. Expression aussi par la photographie et le texte. Luc Rigal. Travail essentiellement dans les domaines de la peinture et du dessin (figuration communautaire), occasionnellement dans la reproduction lithographique et la sculpture. Nos pratiques se rejoignent par l’importance accordée à l’expression spontanée et la propension que nous manifestons l’un et l’autre à interpréter la réalité collective. En alternant nos approches, parfois en les conjuguant, au fil des présentations, nous espérons multiplier les occasions de faire coïncider la diversité de nos créations dans leur enchaînement productif avec la capacité émotionnelle du piéton, engagé, au terme du hasard, à renverser le poids de l’habitude.
Le Lieu
La particularité du lieu où doit se tenir cette présentation de nos créations dans le temps est d’être un volume entièrement perceptible sous vitrine, dont le contenu peut être embrassé d’un seul coup d’œil, puis détaillé dans l’instant qui suit sans aucune difficulté, de l’extérieur. À ce confort et cette liberté de visualisation s’ajoute une forte empreinte culturelle et sociale de la rue Saint-James où il se situe, qui l’inscrit dans une identité vivante favorisant sa prise en considération au quotidien : grande salle d’exposition voisine du Grenier du Chapitre, fournisseur de matériel des Beaux-Arts, boutiques d’artisans, cafés et restaurants alternatifs et populaires, librairie politique spécialisée…
Contacts
Jean Maureille
463, avenue du Maquis
46000 CAHORS
05 65 53 94 41
06 85 42 52 14
jean-maureille@wanadoo.fr
Luc Rigal
01 43 71 47 58
06 17 44 68 20
luc.rigal@club-internet.fr

A bientôt…
Vous trouverez ci-dessous la lettre d’intention et le vécu de toutes nos installations artistiques présentées de mai 2012 à mai 2016 dans notre galerie-vitrine « Le pas de côté », rue Saint-James, au cœur du secteur sauvegardé de la ville de Cahors. Au seuil d’une 6ème année, des obligations personnelles nous ont contraint avec regret d’interrompre cette expérience artistique exceptionnelle et unique dans une ville de 22000 habitants.
C’est donc 30 installations qui, pendant 5 ans, se sont offertes au regard du passant : peintures (Luc Rigal) et sculptures-objets (Jean Maureille) ont évolué dans des univers surréalistes, ironiques parfois, politiques certainement par l’esprit libertaire qui motiva chaque intervention de la part des deux artistes en parfaite harmonie.
Nés à Cahors, il n’est pas étonnant de percevoir chez les deux artistes l’influence de l’histoire et des paysages du Quercy dans toutes ces installations, avec une obsession politique soutenue face à une actualité qui nous concerne tous… Artistes libres, c’était le but que nous nous sommes fixé en 2012, sans l’interférence d’institution ou de partenaire, et sans prix affiché, échappant ainsi à la notion de valeur « commerciale »… Cette attitude originale par sa conception et son contenu a provoqué des réactions très différentes : du dédain le plus marqué à l’enthousiasme le plus joyeux en passant par des réflexions très diverses mais toujours empreintes d’une spontanéité propre à la réaction que l’on peut avoir devant des œuvres où on fait plus appel au ressenti qu’à la compréhension. Cette volonté d’indépendance totale a été récompensée par ces échanges avec les passants le plus souvent éloignés des préoccupations artistiques, mais dont la curiosité troubla souvent leurs propres certitudes… tout en nourrissant les nôtres !
Cette jubilation libertaire fut l’occasion de moments de respiration salutaire face aux inquiétudes de notre temps. C’est cette « curiosité » que nous avons voulu titiller, interpeller et parfois provoquer, pour que vive l’art dans notre cité.